dimanche 7 décembre 2008

Le lit

Ce lit paraît très petit. Pourtant, il est très grand. Il paraît si petit qu'on pourrait à peine croire qu'une personne peut s'y coucher confortablement. Pourtant, il est assez grand pour deux... pour trois... pour quatre... pour cinq... pour six personnes qui rêvent de choses différentes. Assez grand pour tous les personnages de leurs rêves, pour tous les paysages de leurs rêves, pour toutes les actions de leurs rêves, assez grand peut-être même pour sept... sept rêveurs.

Le septième rêve à une armée. Une grande armée, épuisée d'un combat lassant. Elle se battait sur six fronts: la terre, la mer, les airs, l'espace, le soleil et l'Espagne. Elle combattait au sujet d'un homme, le plus bel homme qui soit, le splendide Hélène de Troie, jadis Spartacus. Cette armée avait besoin de repos. Elle hésitait à se coucher dans le lit, qui paraissait si petit. Pourtant, il était assez grand pour une armée, pour Hélène, pour la terre, pour la mer, pour les airs, pour l'espace, pour le soleil et pour l'Espagne et pour six, ou même sept, rêveurs.

Ce lit paraît très petit. Pourtant, il est très grand. Si grand qu'on peut y déposer un oreiller, une tête et des rêves. Si grand qu'on peut y déposer une personne, autour de laquelle il est possible de déposer un bras. Si grand qu'on peut y déposer sa vie, autour de laquelle il est possible de déposer son sommeil.

1 commentaire:

El Ben a dit…

Excellent coup de plume